Une brise nouvelle souffle sur le comptoir

Mais le directeur Jacques-André Roth ne renie pas l'héritage de son père

par Claire Jeannerat
A la tête du Comptoir delémontain depuis sa création en 1967, Hans Roth a cédé sa place au début de cette année. Mais il ne l'a pas laissée vacante: son fils Jacques-André, 33 ans (1997),a repris le flambeau.
Bien avant qu'il en tienne les rênes, le Comptoir n'avait plus guère de secret pour Jacques André Roth. Dès l'adolescence, il y a occupé plusieurs postes, même le plus inattendu: « A 17 ans, j'ai été palefrenier!», se souvient-il en riant. A la caisse, au vestiaire, au kiosque, il a exercé tous les petits métiers du Comptoir. Depuis quelque temps enfin, Hans Roth, qui s'était déjà choisi son successeur, en avait fait son bras droit. « J'ai été bien aiguillé par mon père, confirme le principal intéressé. Et je pense qu'il a fait preuve d'une grande sagesse en se retirant pour laisser la place à du sang neuf.»

Directeur, régisseur et... restaurateur!

Au terme de sa scolarité, Jacques-André Roth a embrassé la profession d'électronicien en audio et vidéo. Il n'a cependant pas tardé à l'abandonner pour rejoindre son père à la fiduciaire que ce dernier dirige. Titulaire d'un brevet fédéral de régisseur et courtier en immeubles, il a également obtenu en 1990 son certificat de cafetier. Le patron du restaurant de la Halle des expositions, c'est donc lui.
Marié et père de deux enfants, le directeur du Comptoir se ressource volontiers dans la nature, qu'il arpente en marchant ou en courant. Le judo, qu'il ne pratique cependant plus, figure également au nombre de ses hobbies. Enfin, il tient depuis peu la caisse du FC Corban, le village où il a élu domicile. Dirigé par une nouvelle personnalité, le 31, Comptoir delémontain sera forcément différent, peu ou prou, des précédents. «Je me battais depuis quatre ans pour changer deux ou trois choses. Mon père me disait: «Tu le feras quand tu seras directeur.»
Et bien voilà, je l'ai fait!», s'exclame Jacques-André Roth.

Des retouches mais pas de révolution

La première nouveauté attend le visiteur dès l'entrée. Car le Comptoir a changé de couleur :
« Ce jaune m'horripilait! », explique le jeune patron. Au gré ne ses déambulations, le badaud découvrira plusieurs autres innovations. De grands plans le renseigneront sur sa position, deux zones de repos lui offriront un instant de détente, le restaurant se présentera à lui dans un décor original, etc.
S'il y a apporté quelques retouches, Jacques-André Roth n'a cependant pas bouleversé l'organisation du Comptoir. Et il n'entend nullement le faire, quand bien même il mûrit quelques autres projets destinés à augmenter le confort et l'agrément des visiteurs. Mais la « substance » du Comptoir delémontain restera ce qu'elle est: le nouveau directeur ne renie r)as son héritage. Le parcours imposé et l'uniformité des stands, en particulier, lui semblent intouchables.

A l'écoute des exposants

A peine entré en fonction, Jacques-André Roth a dû faire face à une controverse déclenchée par un groupe d'exposants. Insatisfaits des affaires réalisées en 1996, ils remettaient en question la structure de l'exposition. « La polémique a avorté dans l' œuf, constate le directeur. Il n'est pas sorti grand chose de la séance des exposants, et c'est dommage: on n'a pas le monopole des bonnes idées. »
Fort de cette conviction, Jacques-André Roth a d'ailleurs distribué un questionnaire aux exposants. Soixante-cinq le lui ont retourné, «certains pas contents, mais d'autres très contents », précise-t-il. Leurs réponses et leurs doléances lui ont d'ailleurs inspiré plusieurs nouveautés, tandis que d'autres propositions sont à l'étude. Un exercice du questionnaire sera en outre répété chaque année. « J'aimerais être à l'écoute des exposants, aller à leur rencontre. Car Finalement, ce sont eux qui font l'exposition », conclut Jacques-André Roth.